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NOTRE ACTUALITE

  • Photo du rédacteurTe Ora Naho

Nos rivières en question suite aux inondations


Les pluies diluviennes de la fin du mois de janvier ont engendré des inondations catastrophiques à Tahiti qui ont détruit ou détérioré de nombreuses maisons d’habitation, en particulier celles situées en bordure de rivière ou à proximité, privant ainsi des centaines de familles de leur foyer.

Cette catastrophe nous a fait prendre conscience de l’importance de respecter et d’entretenir nos rivières.

Respecter nos rivières

Le débordement d’une rivière, suite à de fortes pluies, est un phénomène naturel et en zone naturelle non urbanisée, le surplus se répand aux abords dans des zones inondables (zones de culture en général) et constitue des zones d'épandage ou zones d'expansion des crues.

L’extension de l’habitat, rendue nécessaire par la pression démographique, a souvent conduit à une canalisation des cours d’eau par des enrochements, bétonnages ou autres procédés, voire à une disparition des zones d'épandage, aggravant les risques d’inondations en cas de crue.

Urbanisation d'une rivière

Des plans de prévention des risques et la réglementation des zones constructibles pour éviter des conséquences graves sur les populations ont donc été mis en place par nos administrations. Il est donc évident qu’il faut s’y conformer et lorsqu'un permis de construire est refusé ou que des prescriptions sont énoncées, telle que la construction sur pilotis d’une hauteur minimale et à partir d’une certaine distance, il serait fortement dommageable de passer outre.

Des embâcles de nature diverse

A l’occasion des récentes intempéries, de nombreux commentaires et articles ont fait état « d’embâcles » ayant bloqué le cours normal de la rivière et conduit celle-ci à sortir de son lit, ce qui a été à l’origine de nombreuses destructions et dégâts.

Beaucoup d’entre nous avons alors découvert ce terme à cette occasion, « embâcle : phénomène d’accumulation de matériaux flottants (bois/ déchets...) emportés par le courant dans le lit mineur de la rivière ».

Les embâcles peuvent se former naturellement (végétation, rochers, galets, sable,terre, bois flottés..etc) et sont utiles aux écosystèmes (ilot, évolution du cours d’eau en méandres, habitat naturel pour certaines espèces…). En général, ils s’accumulent sur les parties plates du lit de la rivière. Cependant, selon leur nature et leur importance, ils risquent d'être emportés par une crue et contribuer à faire un bouchon sur des parties du cours d'eau (sous un pont, un siphon, un barrage…).

Embâcle de végétaux

Relevons au passage qu’il est fréquent de trouver en Polynésie des embâcles d’origine humaine : troncs d’arbres découpés puis jetés négligemment dans la rivière, carcasses de voiture, frigidaires, pneus… et autres équipements entreposés aux abords ou balancés dans les rivières ou sur les versants, hélas considérés, par des riverains ou autres habitants, comme poubelles ou égouts naturels. Un gros effort de sensibilisation de tous, par tous, s’avère indispensable. La tache est vaste.

C’est pourquoi la fédération Te Ora naho a mis les rivières dans ses priorités d’actions d’intérêt général (projet "Anavai"), initiative qui consiste à faire connaître et faire apprécier nos rivières pour mieux les protéger voire les réhabiliter.

Vous avez dit curage ?

Le curage, une opération bien précise

Dans tous ces cas, les embâcles doivent être surveillés et souvent, par précaution, ils sont détruits en procédant à des opérations dites de « curages » de nos rivières.

Le curage est fait pour retirer les rochers, le sable, les végétaux, le bois, les amas de terre, les déchets de toutes sortes qui se seraient amassés au-dessus du lit d'origine, pour rééquilibrer le lit de la rivière.

Un curage consiste donc à retirer du lit d’une rivière les matériaux accumulés au-dessus du lit naturel sans avoir à creuser ce dernier plus en profondeur.

Il ne faut pas confondre « curage » et « extraction ».

Ce qu'il ne faut pas faire : Extractions !

Bref, un curage doit se faire dans les règles de l’art pour ne pas aggraver la situation. Des spécialistes en hydrologie, géologie et autres naturalistes ont de précieux conseils à apporter dans ce domaine pour assurer une protection qui utilise les ressorts du milieu naturel et restaure, tant que possible, le caractère originel d'une rivière.

Le gouvernement du Pays a annoncé la multiplication des curages pour la remise en état de beaucoup de rivières, suite aux dernières crues, et en tant que mesure préventive, pour éviter de nouvelles catastrophes.

Ils sont nécessaires mais restons vigilants quant au type de « curage » et travaux qui seront entrepris.

Ce qu'il ne faut pas faire: utiliser les rochers du lit naturel pour consolider les berges !

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